Grâce aux progrès de la modernité, l’épidémie de la dépression s’intensifie là où elle sévit déjà, elle se mondialise à grande vitesse. La perte de sens existentiel, le remplacement de l’être par l’avoir et le brouillage des valeurs qui sont à l’origine de la flambée énorme en cette époque, est un problème vieux comme le monde, connu depuis que l’homme est homme, mais qui, jusque-là, était contenu, sporadique.
Il est difficile de croire aujourd’hui que : le largage de quelques bombes atomiques ou chimiques sur les grandes mégapoles amènerait l’homme à se poser et à réfléchir un peu. La première et la deuxième Guerre mondiale n’ont servi à rien ; Hiroshima et Nagasaki, le Génocide au Rwanda et de nombreuses guerres intestinales en Afrique et ailleurs n’ont servi à rien, non plus ! La situation est pire depuis.
Les leaders et les gouvernements des pays dans le monde entier sont possédés par des esprits de confusion, ils couvrent l’expansion du désastre avec des mots. Jamais l’homme n’a autant été ravalé à l’état d’instrument de production et de consommation et jamais l’on n’a autant proclamé le respect des Droits de l’homme.
Le désastre avait été annoncé il y a longtemps : tout y avait été décrit par avance, de l’organisation performante et déshumanisante de la société, à l’apparition de la violence gratuite, par perte de sens existentiel.
Comment résoudre ce conflit de conscience qui torturait le monde.
Nous crevons de rationalisme. Méthodiquement, nous avons expurgé notre société de tout sens de toute valeur existentielle et avons remplacé l’être par l’avoir. Avoir du sexe, avoir du pouvoir, remplir son Caddie au supermarché, tout cela nous est présenté comme des raisons suffisantes pour vivre.
L’avoir se quantifie : on a plus ou moins d’argent, de relations sexuelles, de pouvoir, et les ordinateurs le chiffrent avec précision.
L’être ne se quantifie pas. L’amour, la joie, la liberté, le sacrifice, l’amitié, l’altruisme, la fidélité, la loyauté, l’honnêteté, la vérité, la sincérité ne peuvent pas être mis en chiffres.
À la culture, l’on a attribué un ministère, comme si celle-ci était une donnée quantifiable que des économistes puissent « gérer », comme si l’on pouvait « gérer » la création artistique. Dans les arts, nous ne trouvons plus trace de préoccupations philosophiques ou religieuses, sauf dans certaines chansons violentes de hard rock ou de rap.
Peinture, musique et écriture sont au service du marché : galléries et salles de vente, hit-parades, Top 10, best-sellers. Les journaux nous disent ce que nous devons regarder, écouter et lire, pour être dans le coup, c’est-à-dire rester dans le troupeau bêlant. Ils nous disent quoi acheter pour enrichir les producteurs de « biens culturels».
Les médecins sont devenus des « producteurs de soins de santé », et les patients, des « consommateurs de soins ». Pourtant, la médecine relève d’une relation humaine et elle est un art ; mais les praticiens sont invités à se taire là-dessus et sont considérés comme des dilapidateurs de l’argent public.
Nos économistes sont myopes. Ils ne s’aperçoivent même pas que rendre la santé à quelqu’un, c’est le rendre de nouveau apte à travailler donc à enrichir le pays et que grâce à ces dépenses qui croissent, du fait des progrès techniques, les médecins peuvent rendre la santé à de plus en plus des personnes.
Par ailleurs, nos économistes définissent, a priori le montant à allouer à la santé, sans avoir d’abord déterminé quelles affections touchent la population, et combien coûte chacune. Ils regardent par le mauvais bout de la lorgnette. Comme la réalité ne suit pas et qu’ils sont sans cesse obligés d’augmenter l’enveloppe, alors, ils râlent.
Les citoyens, usagés des services publics, sont devenus des « clients ». Même dans l’administration fiscale, nous sommes de moins en moins des contribuables, mais des clients et les fonctionnements y ont une prime de rendement. L’armée s’est professionnalisée, tout comme la gendarmerie et la brigade des services de renseignements.
Une maladie qu’on néglige devient incurable !
Comment en effet, dans une société de consommation, pouvait-on maintenir une armée de citoyens, fondée sur des valeurs comme le sacrifice et le don de soi, au service de la patrie ? On ne le pouvait plus. On a trouvé plus efficace d’attirer les candidats au métier des armes par la stabilité de l’emploi, l’argent, des congés abondants et le goût des aventures dangereuses et meurtrières.
Les dirigeants politiques fonctionnent en binaire. Dans leur travail, ils administrent, séparent bien leurs colonnes, additionnent, soustraient et font des totaux qu’ils nomment « décisions politiques ». Ainsi, « rationnellement », ils contrôlent la collectivité des monades anonymes avec une efficacité jamais encore atteinte.
Ce ne sont pas des visionnaires. Ils ne sont pas inspirés. Ils méprisent l'activité souterraine, inconsciente, libre et souple liée à la créativité et à l’intuition. Surtout, ils ont peur de celle-ci, parce qu’ils ne la contrôlent pas. Alors, ils la refrènent. Avec eux, il n’y a donc pas d’avenir possible et nous devenons des déprimés .
Les dirigeants modernes ne sont pas intéressants, ni attrayants parce qu’ils sont sans grandeur, incapables de nous faire rêver à l’avenir. Pour nous délivrer de la morosité due à la mondialisation et à une modernité, débridée.
Enfin, pour nous sortir de la dépression, nous avons besoin des hommes et des femmes politiques dépouillés de conseillers en communication, mais, qui oeuvrent consciencieusement et en profondeur ) et pour le futur, plutôt que pour leur image de l’instant et pour la réélection.
Voici comment je décris l’art de gouverner : c’est la capacité à déterminer clairement ces objectifs et toujours y croire ; ensuite, être extraordinairement flexible à l’heure de le réaliser, quitte à changer de méthode en cours de route ; enfin, être toujours conscient que les hommes sont plus importants que les faits. Voilà de l’art, du grand art, celui de la stratégie, comme celle des Guérisseurs. En considération de la thérapie, un médecin moderne reprendrait facilement la formule de la Médecine Naturopathique de nos Ancêtres.
La Psynaturothérapie sur les scènes publiques
Sachant que chez le droitier, les fonctions d’analyse logique sont assurées par l’hémisphère gauche, siège de l’activité consciente. Seule cette moitié-là du cerveau travaille en binaire.
L’hémisphère droit travaille en « analogique » et de façon inconsciente : telle expérience lui en évoque une autre, sans souci de rationalité. Recevant des informations logiques du cerveau gauche, il joint les informations émotionnelles et sensorielles de la situation présente, à celles-ci, et compare le tout aux expériences passées de l’individu. Il prépare ainsi des intuitions, qu’il renvoie au cerceau gauche pour achever le travail.
L’hémisphère droit reconnaît les mélodies dans des suites de notes, l’harmonie esthétique d’un tableau dans des séries de taches colorées. Le gauche dit seulement que cette note est un duo et celle-ci un ré, que cette tâche est rouge et l’autre verte. Le droit reconnaît l’aspect humoristique d’une situation. La pensée rationaliste n’estime que l’activité du cerveau gauche et prétend se passer de celle du droit. Elle est donc bancale et pas drôle.
Ce rationalisme extrême de notre monde technique provoque en retour l’explosion de toutes sortes de crédulités de bas de gamme et d’une nouvelle religiosité polymorphe, parce qu’à trop faire violence à la nature, elle se venge.
Les hommes refusent l’amputation hémisphérique et revendiquent la liberté d’expression pour leur cerveau droit de toutes les manières possibles. Comme cette liberté, pas plus que le besoin naturel de sens existentiel n’est reconnu, l’une et l’autre s’expriment en grand désordre, souvent au détriment des individus eux-mêmes. Jamais les voyants n’ont autant consulté. Jamais les sectes n’ont autant recruté.
Les mouvements des églises évangéliques et les mosquées illuminées sans oublier le New Age, avec leurs thèses sur l’avènement de la paix universelle, ont de nombreux adeptes aussi. Les Zens et Yogis d’orientalisme sont à la mode en Europe, et même en Afrique, nom d’une pipe en bois , nous avons besoin d’air.
Tout cela me rappelle un fait, quand j’étais au Cameroun, en 2012, j’avais été étonné d’apprendre qu’un certain ingénieur informatique, travaillant dans une société des hydrocarbures à Yaoundé, était tradipraticien dans son village. Je prenais cela pour une curiosité locale. Naïf, j’avais bien tort. Depuis, j’ai dû constater le même phénomène, et cela, des dizaines de fois en Europe. Et je ne connais personne de plus irrationnelle dans le privé, qu’un informaticien. Voici aussi un expert-comptable: le samedi, il part à la recherche de son corps astral.
Une secrétaire de direction intelligente et performante, en tailleur impeccable, est guérisseuse après ses heures de bureau. Un chef d’orchestre, en cape blanche et épée moyenâgeuse à la ceinture, brûle des kilogrammes d’encens dans des réunions ésotériques.
Comme le roi Saül de l’époque biblique, un président de la République malade va demander à une voyante combien de temps il a encore à vivre. Il est intéressant de savoir que Saül avait interdit à son peuple toute consultation de voyance sous peine de mort.
Pour les visites chez ces praticiennes, nous n’appliquons plus la peine de mort, mais celle du ridicule. Il est officiellement impensable pour des esprits modernes comme les nôtres, de croire à ce genre de faiblesse.
Alors, on y va en se cachant. Alors, de nos jours, des centaines de milliers de gens se cachent. Cela fait beaucoup et révèle que notre état mental n’est pas glorieux. Il n’y a qu’entre copines, qu’il est permis de parler des voyants(e) parce que là, c’est excitant.
Des esprits dépressifs
Toutes ces dépressions sont causées par la perte de sens existentiel, le brouillage des valeurs et les choix moraux collectifs et individuels perturbés qui découlent de ceux-ci.
Ce que je distingue dans la Psynaturothérapie africaine comme étant des dépressions qui seraient provoquées par des conflits ou dysfonctionnements psychologiques intérieurs de la personne ou par des troubles biologiques individuels.
L’écrasante épidémie de dépression mondiale trouve sa cause dans l’évolution que nous avons donnée à notre monde, c’est-à-dire à notre société et à notre manière de vivre ensemble. Les progrès technologiques n’y sont pour rien, mais l’usage que nous en avons fait, est catastrophique.
Nous avons confondu progrès technique et progrès humain, remplacé l’être par l’avoir, amputé l’homme de son cerveau droit et nous l’avons privé de sens pour son existence. Il ne nous a fallu que quelques dizaines d’années pour réaliser cette prouesse !
Internet, célébré comme un grand progrès dans l’histoire de l’humanité, est utilisé par les groupes terroristes intégristes, islamistes, pour organiser des massacres. Les institutions et gouvernements l’utilisent par les billets de leurs médias pour les propagandes, fakesnews et la désinformation de masse.
Par les pédophiles, pour les pornographes pour fabriquer des obsédés sexuels en série. Grâce à l’Internet, les pervers narcissiques peuvent depuis leur petit coin, derrière un écran, répandre de fausses rumeurs dans le monde entier et ainsi détruire des vies par des scandales.
Chaque fois qu’ils surfent , ils sont fliqués et repérer par leurs adresse IP, n’empêche, l’Internet ne rend pas l’homme meilleur.
C’est uniquement un progrès technique, il est de l’ordre de l’avoir, comme le sont toutes les maladies de la consommation. Ce que vous décidez d’en faire vous rend meilleur ou pire. Cette décision vient de notre être !
À force de se voir contraint à marcher à l’envers, l’homme régresse et déprime. Cette pression sociale et économique met sa psychologie et sa biologie à rude épreuve.
Elle révèle ses fragilités latentes et il casse. Quand un morceau de bois se fend sous la pression du gel, c’est toujours à partir des lignes de failles qui, auparavant, étaient bien là, mais invisibles à l’œil nu.
Et nous avons tous des lignes de failles, parce que nous sommes des hommes avec un petit « h », pleins de désirs contradictoires. C’est pourquoi il est vain d’opposer des mal-êtres existentiels qui ne seraient pas du ressort de la médecine moderne à des dépressions psychiatriques qui seraient, elles de « vraies » maladies.
Cette épidémie démontre dans les faits, qu’il existe bien une nature humaine, donnant tort à ceux qui ont prétendu le contraire et nous ont ainsi mis dans un état lamentable.
Elle démontre que cette nature humaine, spirituelle, psychique et biologique a un mode d’emploi qui se situe au plan des valeurs, et que si celui-ci n’est pas respecté, elle se dérègle. Plus rien alors ne marche. L’homme est en panne et s’autodétruit. Il implose.
Un mensonge peut nous conduire dans l’enfer de la dépression. Ce mensonge peut être purement le vôtre, comme celui de l’élève naturopathe, ou bien ce peut être celui, collectif, de la société à laquelle nous appartenons.
Qu’il s’agisse d’un mensonge collectif, ne nous dédouane pas en tant que personne, parce que nous sommes libres d’en être complice ou non. Nous pouvons refuser d’être une monade.
Nous pouvons refuser d’abdiquer notre responsabilité comme les sirènes modernes en nous les suggèrent. Les sirènes chantent, séductrices : laisse-toi faire, tu es entièrement déterminé par des forces psychologiques, biologiques et sociales, tu n’y peux rien, laisse-toi porter par le courant et venez-vous noyer paisiblement.
À ce moment, comme Shango, une divinité Yoruba, je me bouche les oreilles, et je demande à mes collègues de m’attacher bien fort au mât de mon bateau afin de ne pas succomber à l’envoutement diabolique.
Il n’est pas de la responsabilité du Naturopathe Africain de modifier la société, mais de celle du citoyen. Dans sa rencontre avec le patient déprimé, le naturopathe africain doit être sensible aux trois niveaux que je cite tout le temps : spirituel, psychique et physique ; ou holistiquement : Corps, Âme et Esprit.
Dans toute dépression, ceux-ci s’entremêlent tous, les uns à titre de causes, les autres de conséquences, sans que, le plus souvent en pratique, le naturopathe ou tradipraticien puisse bien clairement faire la distinction entre eux.
Dès lors, il est compréhensible que dans certains cas, une action uniquement et spirituellement phytothérapeutique, ait un effet psychologique décisif et aide à mieux percevoir les valeurs. Ce qui permettra ensuite, d’arrêter le produit, l’homme étant remis sur pied.
De même, il devient compréhensible que dans d’autres cas, une action exclusivement Psynaturothérapeutiques, restaure l’alchimie cérébrale et la perception des valeurs.
Ou que souvent, une action dans la sphère de l’Esprit suffise à relancer le fonctionnement psychique et cérébral. Et que, dans l’immense majorité des cas, il faille agir diversement aux trois niveaux, l’expérience de chaque déprimé ou malade étant unique. En revanche dans la médecine allopathique, si le praticien se cantonne exclusivement à la psychologie et à la biologie, il fait de la psychiatrie vétérinaire. Il reste à un niveau subhumain.
Il est donc nécessaire que le thérapeute ait lui-même une philosophie de l’existence qui ait été longuement réfléchie et qui soit capable de subir avec succès les tests multiples que les patients déprimés lui feront subir, avec le poids et la variété de leurs souffrances.
Le thérapeute doit particulièrement être bien au clair avec des valeurs comme celles de la liberté et de la responsabilité.
Sinon soit, il abandonne les malades et les déprimés à leur sort en prétextant une fatalité bio psychosociologique trop puissante et il se contente de les accompagner à coups d’entretiens paresseux et de renouvellements automatiques d’ordonnance comme les psychiatres font. Soit encore, il devient un prosélyte qui cherche à embrigader le patient dans sa secte.
Il n’est pas pour aliéner un peu plus, passivement ou activement le malade qui est déprimé, mais pour le rendre à sa liberté, lui rendre TOUT !